Journal intime de

André-Amédé de Courson

Capitaine Cuirassé de la Cavalerie Française

Si je prends la plume aujourd'hui, c'est pour coucher sur le papier le récit de mes aventures au service de sa Majesté Impériale napoléon III, en tant que Capitaine des Hussards du 501° Dragon, basé à Rambouillet.

Agé de 30 ans aujourd'hui, je ne suis pas très grand, et je serai même un peu empâté. J'ai cependant des yeux noirs pétillants qui plaisent aux femmes. Mais il ne faut pas se fier aux apparences. Depuis le prytanée militaire, c'est à dire depuis mes 15 ans, j'en ai surpris plus d'un par mon agilité [BON[§]]et ma pugnacité. Courage [EXCEPTIONNEL[©]]

Je tiens cela de mon père, en tout cas, c'est ce qu'on m'en a dit : le pauvre est mort en 1842, en Autriche. Il avait fui la Révolution étant enfant, et je ne crois qu'il aurait apprécié ma carrière militaire, mais c'est ainsi ! Baigné par les récits de Napoléon, j'ai toujours rêvé de cavalcades éperdues et de batailles héroïques. J'ai du beaucoup d'efforts pour m'imposer à l'Ecole Militaire. On me reprochait mon physique et mon nom, mon sang. Mais peu à peu, on m'a accepté pour mes qualités.

Je suis bon camarade, dur à la tâche, Physique [BON[§]]. respecté par mes hommes Charisme [BON[©]]. Et mon corps pataud cache beaucoup de finesse, ce que nombreux duellistes ont pu faire l'expérience. Escrime [EXCELLENT[§]]. J'ai le sens de l'honneur, et je déteste le mensonge et la mauvaise foi. J'ai quelques défauts bien sûr : j'aime la bonne chère, le bon vin, et les femmes de qualité.

Mes qualités m'ont fait remarquer de ma hiérarchie, surtout lorsque je démasquais un agitateur prussien caché au sein de l'Etat-Major. On me proposa alors d'effectuer quelques missions spéciales. Comme je parle un excellent allemand, on m'a affecté au Bureau Militaire Français en Bavière. En contact avec l'ambassade, je fait des rapports détaillés sur notre allié et je conduis parfois quelques missions discrètes en Prusse, qui devient chaque jour plus menaçante. Pourvu que les agitateurs socialistes comprennent un jour qu'il faut encourager la politique de réarmement du Ministre Verne ! Les bons canons du vieux Jules tiendront en respect le kaiser bien plus efficacement que les manigances magico-ethériques du bon roi Ludwig ! Un de mes meilleurs amis est d'ailleurs le Ministre des Affaires Etrangères Bavaroises, Ernst von Musil. Il m'a permis un jour de sortir d'une mauvaise passe à Berlin et depuis, je lui suis redevable. J'entretiens aussi d'excellentes relations avec Myst, un Officier de l'Aéronavale Bavaroise que j'ai rencontré à un dîner de l'ambassade. Nous nous affrontons souvent sur des sujets politiques où sur l'intérêt comparé de la science thaumaturgique ou de la Technovapeur, mais c'est un véritable ami.

SANTE : 9 POINTS

Le Début de l'Aventure

Quand mon ami von Musil m'a envoyé son petit mot, j'ai perçu l'angoisse qui le traversait, à la simple lecture de son écriture nerveuse. Il voulait que j'accueille avec lui la Princesse Carlotta de Prusse. Cela m'a parut pour le moins fâcheux, mais il m'a dit de venir "en tenue". Quelque chose d'officiel, donc. J'ai donc endossé mon uniforme de parade, bleu avec ses broderies en or, et ses épaulettes et mon pantalon noir. Avec son accord, j'ai demandé à Myst de nous accompagner. Nous avons pris le train ensemble, et il m'a expliqué ce qu'il en était: Carlotta von Weizsäcker est la sœur de Hubert von Weizsäcker, Ambassadeur de Prusse auprès du Royaume de Bavière. Elle est en visite de courtoisie pour une semaine. Cette visite anodine n'est pas sans enjeu. Les relations entre Ludwig II et le Chancelier de Fer se sont récemment détériorées pour une histoire de taxe sur le lait bavarois. Et les services secrets de Sa Majesté pensent que Bismarck est prêt à exploiter n'importe quel incident pour faire monter la pression. Il souhaitait la présence d'un officiel de préférence neutre (il eut pu trouver mieux !), si possible armé. J'ai mon sabre et un derringer discrètement caché dans une botte.

Mes Notes