Le secret d'Art Niemand
un scenario pour Berlin XVIII
L'intrigue de ce scenario est tres largement inspire de "Le compas et la
boussole", une nouvelle de J.L. Borges publiee dans le celebre recueil
Fictions. Assurez vous avant de le jouer qu'aucun des joueur n'ait
lu ce texte (tres interessant au demeurant, et recommande pour le MJ) si
vous voulez eviter des mauvaises surprises. Il comporte peu de scenes d'actions,
et serait donc idealement joue en parrallele d'un scenario plus "physique".
Art
L'homme du sortir de la salle de bain quand l'artiste commenca a parler.
Il savait qu'avec la dose mortelle de serum de verite qu'il lui avait injecte,
celui-ci allait divaguer de facon incoherente pendant plusieurs heures
avant de finalement rendre l'ame. Attache a sa chaise, les yeux mi-clos,
un filet de bave degoulinant sur sa chemise a carreau, il marmonnait des
souvenirs datant de sa petite enfance.
L'homme fut soulage une fois qu'il eut referme la porte de communication
avec le reste de l'appartement. Ce long monologue impudique le mettait
mal a l'aise. Il remit sa trousse a seringues dans son sac puis se lanca
dans l'exploration des lieux.
L'artiste vivait dans un petit appartement mal eclaire, emplit de l'odeur
humide de la peinture artisanale. Dans chaque piece s'entassaient des esquisses,
des toiles partiellement peintes, des blocs de pierre a peine degrossis
et toute sortes de materiaux semblant sortir tout droit d'une decharge
publique. En particulier une collection de petits ventilateurs peints en
rouge et une etrange construction en roues de cage de hamsters. Le sol
etait jonche de taches de peintures et de colle, de reliefs de repas, de
dizaines de metres de bande d'antiques cassettes audio. Tout un mur etait
tapisse de reproductions photocopiees de gravures de Durer, collee grossierement
a intervalles irreguliers. Une guitare eclatee dans un coin semblait jouer
le role de la victime sur ce champ de bataille artistique. L'homme explora
soigneusement chaque piece, s'arretant parfois de longues minutes a contempler
une ampoule partiellement peinte en violet ou une tour de Babel construite
en composantes electroniques. Il attendait patiemment que l'artiste cesse
de parler.En fait il lui fallut deux bonnes heures pour succomber au poison
qui rongeait son cerveau.
Lentement, l'homme revint dans la salle de bain. Une fois assure que
l'artiste ne parlerait plus jamais, il referma la porte a clef, puis ressortit
de l'appartement, en prenant soin de ne pas se faire remarquer dans le
couloir. Personne ne l'appercut, tout l'immeuble dormait du sommeil du
juste.
Dans le hall de l'immeuble il sortit de sa poche la petite clef
qu'on lui avait confie et ouvrit la boite aux lettre. Une grosse enveloppe
en kraft non affranchie et sans destinataire l'attendait. Il la prit, sans
prendre la peine de compter les billets de 1000 EM qu'il savait trouver
dedans. Il savait aussi que ce n'etait que la moitie du pactole.
Dans la rue, le vent glace du secteur 18 balaya la legere impression
de nause qui le hantait. Un soleil maladif etait en train de se lever.
Operation Mortal Sin
Falkhouse du secteur 18. Briefing exceptionel de 3 heure pour toute les
equipes de nuit. Le capitaine Kriegel en personne, drape dans sa rigidite,
tient le crachoir.
" Vous etes probablement deja au courant de tout ce que je vais vous
dire, mais un rappel n'est jamais superflus. Le Mortal Sin a debarque
dans le port du secteur 03 il y a environ un mois. Cette drogue a fait
depuis plus d'une centaine de mort et de tres nombreux cas de comas avances.
Elle se presente sous forme de tablettes pharmaceutique de couleur legerement
rosee. Son agent actif est du meme type que la mescaline mais est melangee
en de tres fortes proportions a de la strychnine pour eviter que le corps
n'evacue le produit trop rapidement. Elle ne provoque ni dependance ni
accoutumance et fournit tres rapidement a son utlisateur d'intenses hallucinations
pendant une periode estimee de 2 a 6 heures. De fait elle est devenue tres
a la mode dans les milieux artistique et du show-business du secteur. Seduisante
et dangereuse, un dealer lui a donne le surnom de Peche Mortel.
L'equipe de l'inspecteur Arckof s'est mise sur l'affaire des que
le produit a ete localise, au cours de la premiere semaine de diffusion.
Ils ont remontes toutes le filieres possibles pour faire tomber la tete
du trafic et on finit par trouver un carnet d'adresses code. Avec l'aide
de Velda ils ont decryptes la liste sans grande difficulte. Nous avons
aussitot demande aux Magistrats des commission rogatoires pour perquisitionner
chez toutes les personnes du carnet d'adresses. Ils ont repondus qu'ils
n'en voyaient pas l'utilite, etant donne que certaines references concernaient
des gens un peu trop influent.
Hier nous avons enfin recu les comissions, suite a un deces par overdose
dans la famille d'un des Magistrat. Nous allons agir tous en meme temps
ce matin, a 5 heure pile (heure legale a laquelle nous pouvons commencer
les perquisitions).
Soyons clair, ce ne sera pas une partie de plaisir : emmenez fusils
et gilets pare-balles. Certains gros dealers n'aiment pas etre reveilles
en sursaut par des falks... je ne vous cache pas qu'il risque d'y avoir
du grabuge. Notre atout principal demeure dans le fait que nous agissons
tous au meme moment et par surprise.
Fouillez soigneusement tous les appartements et embarquez toutes
les preuves que vous pouvez trouver. Embarquez aussi toutes les personnes
presentes pour interrogatoire.
On se retrouve tous au briefing de 8 heure. Bonne chance a tous !"
Un petit panier emplis d'enveloppes celees circule, chaque equipe
etant sommee d'en prendre une. Quand il arrive aux PJ il n'en reste que
deux. L'equipe d'avant hesite... en prend une et la remet dans le panier
pour prendre l'autre.
Le "client" que le destin a impose aux flaks s'appelle Art Niemand.
L'enveloppe continent l'integralite des informations que Velda possede
a son sujet (voir ci-dessous).
Il leur reste un petite heure pour se preparer a intervenir.
Art Niemand
Ne le 11 fevrier 2029 dans le secteur 19. Fils de Helena Niemand
(artiste peintre) et d'un pere inconnu. Recoit son diplome de l'Art Schule
du secteur 19 en juin 52.Entretenu legalement par le mecene Hartmut Gudrund
depuis 61.
Casier judiciaire : nombreuses amendes pour possession et usages
de stupefiants divers.
Residence : 11 Dresdner Strasse, il occupe un petit appartement de
l'immeuble depuis quelques mois.
Note de l'equipe Arckof : il semblerait que Niemand ait - ou ait eu - des
contacts tres etroits avec Ed Kirley, l'une des tete du narco gang international
Ostra (decede la semaine derniere au cours d'un attentat a la voiture piegee).
Sa position d'intellectuel marginal fait de lui une personne peu soupconnable,
donc une planque ideale. Il est probable que d'importantes quantites de
Mortal Sin soient cachees chez lui. Normalement il devrait etre
seul et non-arme.
Le photo d'identite accompagnant cette breve synthese represente
est celle d'un homme d'une trentaine d'annee, aux cheveux longs et a la
barbe abondante. Son visage carre et sa forte machoire aurait plutot tendance
a le faire passer pour un bucheron, mais ses yeux refletent une grande
intelligence et une immense melancolie.
L'intervention
Dresdner Strasse, 5h00. Le ciel rosit un peu au dessus de l'Adenauer
Park. L'immeuble de Niemand est crasseux comme le reste du voisinage, mais
les rues alentours sont desertes et le quartier n'es pas repute comme particulierement
dangereux. Le souffleries du metro font voler des sacs en plastiques.
Les falkampft ont interet a etre tres precis avec l'horraire et a
ne pas se lancer a l'assaut trop tot : une erreur d'une minute suffirait
a justifier un vice de procedure et a les mettre dans l'illegalite. Rentrer
dans l'immeuble ne pose pas de difficulte (il suffit de pousser la porte
un peu fort), et un simple coup d'oeil aux boites aux lettre leur permet
de localiser le bon appartement. Ensuite c'est a eux de voir; ils vont
probablement la jouer `western' comme dans les films, s'attendant a trouver
de la resistance de l'autre cote de la porte. C'est evidement inutile,
mais ce n'est pas la peine de les en informer, essayez au contraire d'accentuer
l'impression d'inconfort lors de leur exploration des lieux.
L'appartement, au premier abord, semble vide de toute presence humaine.
Il est dans un etat difficilement descriptible, encombre du sol au plafond
de monceau `d'ordures' artistiques. Un rapide tour du proprietaire permet
pourtant de reperer une etrange anomalie : la salle de bain est fermee
a clef de l'exterieur. Une fois l'entree forcee, les falkampft se retrouvent
nez a nez avec Art Niemand, ligote sur sa chaise depuis deux jours, le
tein livide. Son avant bras droit porte de multiples marques de piqures
et son corps est parfaitement froid. Il est temps de faire venir les falkdoktors.
Outre le cadavre qui sera ramasse rapidement (le falkdoktor estime
que la mort remonte a environ 24 heures), une fouille grossiere (l'analyse
de particule viendra ensuite) des lieux permet de decouvrir :
- Une foule d'oeuvres diverses, plus ou moins achevees. Les etudier
toutes est un travail harassant et reclamant de longues heures, et il est
douteux que les falkampfts en prenne le temps (tout du moins a ce stade
la du scenario).
- Le telephone sans fil (cache sous une pile boites en plastique
transparentes, genre tupperware) a un seul numero en memoire, celui de
Karl Friedrich Marz.
- Trois grandes boites a chaussures, cachees dans le compartiment
secret d'une commode imitation victorienne, contiennent une somme astronomique
en liasses de billets de 1000 EM. Les bandeaux de papiers entourant les
liasses portent le sigle d'EBB (Europaische Bundes Bank) et sont numerotes
de 111 a 356. Il manque les liasses 223 et 224 (soit 2 fois 50 fois 500
EM).
- En evidence au milieu du plancher de la piece principale, traine
une feuille de papier cadrillee sur laquelle on a soigneusement trace au
marqueur noir un carre de vingt centimetre de cote. Les falks risquent
de ne pas y preter attention, pensant qu'il s'agit d'une autre oeuvre,
mais n'oubliez pas de la mentionner.
- Il n'y a aucune traces de drogue, ni aucun materiel lie (seringues,
cuilleres a coke, etc...)
Au briefing de 8 heure la conclusion des autres equipes est decevante
: rien n'a ete trouve. Il est probable que les personnes perquisitionees
etaient au courant de l'intervention, ou que le carnet d'adresse etait
faux. Upshaw met provisoirement les falkampft sur l'affaire Niemand (meme
si il ne s'agit que d'un suicide ou d'une overdose, il est evident que
quelqu'un a nettoye les lieux par la suite et a referme la porte, et cela
suffit a rendre le cas louche).
Les analyses
Les resultats des analyses arriveront 24 heure apres le debut de
l'enquete (voir ci-dessous).
La victime :
- Male, la trentaine. Bonne sante physique globale sujet.
- Decede dans la nuit precedent l'intervention des falks, aux alentours
de 4h30 du matin.
- Le sujet etait ligote en position assis plusieurs heures avant
son deces.
- Le sujet a succombe a une surdose de serum de verite, injecte dans
le bras droit a l'aide d'une seringue hypodermique standard. Vu l'angle
de penetration de l'aiguille, il ne fait aucun doute que l'assassin est
un professionel, et que le sujet ne peut en aucun cas avoir fait l'injection
lui-meme.
- La dose de serum (produit disponible en tres faibles quantite dans
les pharmacies de la falkhouse et sur ordonnances) est a peu prs 60 fois
superieure a celle autorisee par la loi lors d'interrogatoires de police.
Le sujet n'a probablement rien pu cacher a ses inquisiteurs, la dose injectee
etant suffisante pour anihiler definitivement toute volonte de resistance.
L'appartement :
- Il n'y a que deux types d'empreintes dans l'appartement : celles
de Niemand et d'autres assez recentes et non identifiable (la personne
n'est pas fichee). Ces dernieres ont ete retrouvees sur la poignee de la
porte d'entree et sur celle de la salle de bain.
- Les resulats de l'analyse de micro particule est une liste extremement
longue, et contient des pages entieres de types de peintures, solvants,
colles, etc... Il n'y a aucune trace de drogue quelconque. Par contre les
falkdoktors ont retrouves des fibres venant d'un vieux pantalon de velour
brun de marque Jungberg (hors commerce depuis plusieurs annees) ainsi que
des cheveux, sans racine, de couleur aubeurne ne pouvant pas appartenir
a la victime.
- Des empreintes tres melangees temoigne du passage d'un homme chaussant
du 43 dans la pluspart des pieces de l'appartement, y comprit la salle
de bain. Elles sont recentes et ne correspondent a aucune des chaussure
trouvee dans les armoires du sujet.
Premiers pas
Pour commencer, les falkampft sont afflige de la penible tache d'annoncer
le deces aux proches de la victime. Une simple verification sur Velda permet
cependant de realiser que le seul parent de l'artiste connu, sa mere Helena,
est decedee il y a deux ans d'une hemoragie cerebrale. Hop, une corvee
de moins.
Durant les deux premiers jours, les PJ sont libres de mener cette enquete
comme bon leur semble.
- L'affaire Mortal Sin : autant l'avouer tout de suite, il s'agit d'une
fausse piste. Art Niemand n'a jamais rien eu a voir avec Ed Kirley et sa
mort n'a absolument aucun lien avec le trafic. A vous de voir si vous voulez
le faire savoir aux falkampft rapidement (un petit tour chez Velda), ou
si vous voulez garder cette impasse a portee de main au cas ou ils avanceraient
trop vite (elle a l'avantage de permettre d'interessante interaction avec
les autres equipes de falks, elles aussi sur l'affaire).
- Les voisins : Les 11 Dresdner Strasse est situe dans un voisinage d'habitude
assez calme, et la nouvelle d'un meurtre a draine tout l'attention du quartier
sur cet immeuble. A vous de voir si vous voulez agrementer les vrais temoignages
de voisins des digressions de hordes de mythomanes, qui n'etaient pas a
Berlin le soir du crime, mais qui, oui, decidement, se souviennent d'une
superbe blonde (non, rousse) dans une Ferrari. Les vrais temoignages sont
beaucoup moins delirants : M. Niemand etait un voisin tranquille, et personne
n'avait a se plaindre de lui. Bien sur il etait un peu bizarre, et passait
des fois des semaines entieres sans sortir de son appartement. Et puis
une ou deux fois il n'est pas revenu pendant trois ou quatres jours. Mais
c'etait un artiste... Le proprietaire de l'immeuble (qui habite sur place)
pourra egalement preciser que le loyer etait paye regulierement par Herr
Gudrund.
- La EBB : un petit tour a la banque et une bonne dose de baratin (ou l'intervention
d'un grade), permettra d'apprendre que les liasses trouvees chez Niemand
sont bien a lui. Il les a retire quand il a ferme son compte, il y a plus
de deux mois. Les liasses 223 et 224 etaient avec. Pourquoi il a fait ca
? "Les clients n'ont pas a se justifier, monsieur, c'est leur argent apres
tout..."
- Hartmut Gudrund : il habite dans un appartement de Hauts d'Europa, et
il accueillera volontiers les falkampft a partir du moment ou ils annonceront
le deces de l'artiste. C'est un homme d'une cinquantaine d'annee, dernier
heritier d'une lignee de magnats du nucleaire. Il occupe ses journees en
participant (financierement et mediatiquement) a de nombreuses organisation
caritative et en faisant du mecenat d'artiste a grande echelle. C'est un
richissime idealiste comme on en fait tres peu a Berlin, et par la meme
devrait sembler louche aux PJ, alors que c'est un homme parfaitement honnete.
Apres avoir passer plusieurs controles de gardes, fouilles aux rayons
x et enormes grilles d'enceintes, il sont conduit par un majordome en livree
au bord de la piscine. Le millionaire a quelques minutes a leur consacrer.
Oui, il payait depuis des annees (au moins 5) pour les depenses de Niemand.
Il aimait beaucoup le caractere heteroclite de son oeuvre (il a d'ailleurs
une de ses premiere peinture exposee dans son salon) et pense qu'il avait
beaucoup d'avenir. Non, il ne lui connaissait pas d'ennemi. C'etait quelqu'un
d'assez associal et il ne frequentait quasiment personne. Les millions
d'EM en liquide ? Ils viennent probablement de Gudrund. Il ne sait plus,
il ne tient pas de compte precis. Il a tellement d'argent.
Ou l'artiste exposait-il ses oeuvres ? C'est facile, dans l'une des
galerie possedee par Gudrund : l'Hypercube. La boutique est tenue par un
de ses employe, Karl Friedrich Marz.
- Karl Friedrich Marz : c'est le galieriste, la trentaine dynamique et
la peau bronzee aux UV. Il travaille tous les jours (sauf le lundi) a l'Hypercube,
et son appartement est dans le meme immeuble. La galerie est un endroit
assez chic, bien eclairee, et remplie des oeuvres de Niemand. Marz est
un bavard impenitent, ainsi que l'une des rare personne a avoir un peu
connu Niemand. C'est lui qui fournira aux falks les informations les plus
interessantes.
Il etait en business avec l'artiste : toutes les oeuvres que celui-ci destinait
a la vente arrivaient a la galerie. Marz etait charge de les vendre, et
il rendait un faible pourcentage des recettes a l'artiste (il n'avait de
toute facon pas besoin de ca, vu la taille des "cadeaux" de Gudrund). Ca
faisait plusieurs semaines qu'il n'avait pas apporte d'oeuvre ("mais ca
vous savez, c'etait assez courant. Parfois il n'amenait rien pendant des
mois"). Les oeuvres de Niemand se vendent assez bien, merci (Marz peut
fournir une liste des principaux acheteurs si les PJ la demande, mais c'est
sans interet pour le scenario). Legalement, Marz est aussi le proprietaire
de toute les oeuvres inachevees de Niemand, et il viendra vider l'appartement
des que la nouvelle de la mort de l'artiste sera rendue publique... les
falks risquent de le croiser si ils se promenent par la. Le oeuvres seront
alors entreposees dans l'une des reserve, dans le sous-sol de l'immeuble.
Selon le galieriste, Art etait sur un "gros truc" depuis plusieurs
mois, un truc qui allait boulverser le monde de l'art. C'est pour ca qu'il
avait demenage dans le secteur 18 : il voulait travailler a sa nouvelle
oeuvre. Il n'avait rien dit de plus autours de lui, il avait peur de se
faire piquer son idee, en particulier par Alonzo Gorioni, un artiste "rival"
qu'il avait deja accuse de plagiat quelques annees auparavant
Art se droguait-il ? Probablement, oui, un peu comme tous les artistes
du milieu. Mais surement a des doses raisonnables. En tout cas il ne ressemblait
pas du tout a un toxico la derniere fois qu'il la vu (deux semines avant
sa mort). Avait il des ennemis ? Probablement pas. A part Gorioni, bien
sur, mais c'etait une simple rivalite professionelle. Avait il des contacts
dans le milieu de la drogue ? Vous devez plaisanter. Art n'aimait qu'une
chose dans la vie, l'art, et il est extremement peu probable que quoi que
ce soit l'ait fait se detourner de cette vocation. Et surtout pas l'argent,
qu'il avait en quantite suffisante. Si les falks mentionnent l'argent en
liquide : Art detestait toute complication pratique, et avait l'habitude
de s'enerver quand il s'agissait de payer avec une carte. Il n'est pas
etonnant qu'il ait prefere garder son argent chez lui.
Marz est extremement ouvert et n'a pas de pejuge anti-falk. Les PJ
sont toujours le bienvenu dans sa galerie si ils en voient la necessite.
- Alonzo Gorioni : vous pouvez organiser une rencontre avec l'artiste lors
du vernissage d'une de ses exposition, au milieux de foules de professionels
et de pique-assietes en train de boire du champagne. Alonzo est l'archetype
de l'artiste insupportable : paranoiaque (quoi ? la police ?), megalomane,
pompeux, et tres tres chiant, en plus d'etre habille de maniere parfaitement
ridicule. Il meprise ouvertement Niemand ("cette sous-merde") qu'il jalousait
parce qu'il s'etait trouve un mecene. Bien sur il nie lui avoir jamais
pique d'idee. Si vous voulez un peu etoffer le personnage, vous pouvez
decider qu'il est lie d'assez pres avec un narco gang, ou qu'il finance
une secte quelconque. De toute facon ca n'a rien a voir avec la mort de
Niemand... Eh oui, encore une fausse piste.
Science
Le pretre attendait depuis deja une dizaine de minute dans le vent glace
du secteur 18. Agenouille derriere la plus grosse voiture du parking du
"Bangalore", l'une des boite de nuit a la mode du moment, il surveillait
l'allee principale, eclairee de maniere assez alternative par un vieux
lampadaire fatigue. Il consulta sa montre pour la cent cinquantieme fois,
puis verifia que son revolver etait toujours glisse dans sa ceinture du
meme geste machinal. Il se remit a fredonner des Notre Pere et des Je Vous
Salue Marie, l'oeil rive sur les quelques metres de bitume separant le
mur du batiment de celui du batiment voisin.
Dans un grand bruit metallique la porte du nightclub s'ouvrit
violemment, vomissant trois personne fort emechees, propulsees avec forces
par un impressionant videur. Atterissant violemment sur le trotoire, les
ames en perdition se mirent a deverser vainement un flot d'insultes contre
l'imposant personnage, aussi receptif qu'un mur de brique. Puis, sans demander
leur restes, il s'en allerent, fleurissant le silence de la nuit de leurs
dernieres imprecations.
Trouble un instant dans sa veille, le pretre se retourna vers
le point qui avait focalise son attention auparavant. Il fut surprit d'y
voir celui qu'il attendait. Celui dernier paraissait vielli sous la lumiere
orangee de l'eclerage municipal. Son costume beige etait froisse et macule
de sueur, et meme a cette distance on pouvait voir qu'il n'avait pas dormit
depuis longtemps. Il s'avancait maintenant d'un pas timide vers le milieu
du parking.
"... comme nous pardonnons aussi a ceux qui nous ont offense..."
Le pretre n'avait pas bouge, toujours tapis derriere le vehicule. Il attendait
que l'homme se rapproche.
"... ne nous soummet pas a la tentation..." Le rugissement d'une
moto dans le lointain, puis le silence. Le boum-boum assourdis de la sono
de la boite.
"... mais delivre nous du mal" Le pretre essuya la sueur qui perlait
sur son front, puis se releva d'un mouvement sec et decide. L'homme n'etait
plus qu'a quelques metres de lui. Il semblait supris.
"Vous mon pere, mais..."
Il se tut en appercevant la gueule noire du revolver, tenu au
bout d'un bras rigide. Le pretre regarda un instant dans ses grands yeux
effares, allourdis par le manque de sommeil, y cherchant une trace quelconque
de repentir. N'en voyant aucune, il prit le temps de finir sa priere, tout
en faisant le signe de la croix avec le canon de son arme.
"... car c'est a toi qu'appartiennent le Regne, la Puissance et
la Gloire, au siecle des siecles."
Pendant tout ce temps, l'homme n'avait pas bouge, comme paralyse.
Quand le moment vint finalement, il se contenta de s'effondrer la tete
la premiere contre le sol, dans une petite et silencieuse explosion de
sang.
Comme une marionette a qui l'on aurait coupe les fils.
"Amen."
The falkampfts never sleep
4 heures du matin. Les falks sont tires de leurs reves de justice
par la sonnerie enervee du telephone.
"Koss-Chef Bartholdy a l'appareil. On a un cadavre sur les bras,
retrouve il y a une heure et quart sur le parking du Bangalore.
Il semblerait que ce soit le gars dont vous avez laisse la description
sur la main courante : cheveux auburne, chaussant du 43... Surtout ce qui
nous a decide a appeler c'est ce qu'on a trouve dans la poche inetrieure
de sa veste : deux liasses de billets de la EBB, numerotes 223 et 224.
Le macchab' est toujours sur place, mais si c'est votre gars depechez vous
de vous pointer. C'est pas pour dire mais on a sommeil nous."
L'equipe du Koss-Chef Batholdy n'est que trop heureuse de voire debarquer
les PJ. Une petite foule de curieux sortant du night club s'est amasse
autours du corps, recouvert du traditionel drap blanc. Les poches de la
victime ont ete videes et leur contenu place dans des sacs en plastiques.
Les falkdoktors ne devraient pas tarder avec l'ambulance, mais la nuit
a ete chaude et ils sont un peu surmenes en ce moment. Avant de partir
vers une nuit de repos bien merite, Bartholdy resume les faits : "On etait
en patrouille quand on recoit un appel de la falkhouse. Y semblerait qu'un
anonyme quelconque ait signale la prsence d'un corps sur le parking du
Bangalore. On etait dans le coin, on a verifie et on trouve Monsieur (pointant
le corps), alonge sur le bide au milieu d'une mare de sang. Pas de doute
les gars, il est bien mort".
Apres avoir disperse les badauds, les falks pourront examiner ce
qu'ils ont a disposition :
- Le corps est celui d'un homme d'une cinquantaine d'annee. Il a
la poitrine perforee de trois gros trous, probablement occasiones par une
arme a feu de gros calibre.
- Ses papiers d'identite (Ausweis et permit de conduire) portent
les informations de base : Ziegrfried Weber, 53 ans, pharmacien.
- Les liasses ressemblent comme deux gouttes d'eaux a celles trouvees
chez Niemand et sont probablement les deux qui manquaient au pactole.
- A pemiere vue la couleur de ces cheveux et les structures de ses
chaussures semblent correspondre a l'homme qu'ils cherchent. Celui-ci ne
porte cependant pas de pantalon Jungberg.
Les falkdoktors arrivent enfin et ramassent le cadavre a la hate.
A leur arrivee a la falkhouse, le lieutenant du jour met temporairement
les falks sur l'affaire, jusqu'a ce que le role qu'a eu Weber dans le meurtre
de Niemand soit elucide.
Ziegfried Weber
Ne le 23 avril 2018 dans le secteur 04 (l'un des gros port de Berlin,
situe quelque part du cote de l'actuel Hambourg). Pere militaire de carriere
et mere institutrice. Etudes brillantes, decroche de nombreuses bourses
dans les annees 2030 qui lui permettent t'etudier la medecine dans le secteur
43. En 2049 il se rend celebre pour avoir (avec son equipe de chercheur)
fait progresse la recherche dans le domaine de la genetique quantique (de
nouvelles theories absolument imbitables pour quelqu'un qui n'a pas un
bac+12). On suggere en haut lieu sa nomination pour un prix Nobel de physique,
mais le climat politique empeche toute election cette annee la (le General
Quantz poursuit de ses foudres paranoiaques tous ses anciens allies et
un vent de revolte souffle sur l'Europe). Il est arrete en 2053 par la
milice privee du General pour "violation de secrets militaires" (aucune
autre precision n'est disponible) et enferme dans un lieu inconnu. Le scientifique
ne refet surface que le 12 novembre 2061, date a laquelle il fait valoir
la qualite de son instruction pour obtenir une bete license de pharmacien.
Il possede la pharamcie de la Ekhert Strasse jusqu'en 2069, date a laquelle
le batiment est rachete par BauhHaus Industries et rase de la carte. Aucun
signe d'activite officielle depuis. Derniere residence connue : le 612
Wagner Strasse (du cote du Ball-Morder Stadium). Casier judiciaire vierge.
Statut marital inconnu.
Cette fois encore, pas besoin de prevenir les parents : le pere est
mort dans le No Man's Land et sa mere est portee disparue depuis les emeutes
de 2068, probablement l'une des nombreuse victime anonyme des unites de
repression.
Les analyses
De nouveau celles-ci metront entre 24 et 48 heure pour arriver sur
le bureau des PJ. Vous pouvez aisement rallonger le delais si vous pensez
que les joueurs vont trop vite ou que vous jouez un autre scenario en parallele
(ce qui est toujours recommande a Berlin 18).
La victime :
- Male, cinquantaine. Sante physique plus que moyenne : taux d'alcool
dans le sang superieur a la moyenne au moment du deces, debut de cirrhose
du foie lie a une consommation quotidienne trop importante (il avait probablement
encore entre 2 et 10 ans a vivre), manque d'exercice chronique.
- Le sujet est decede environ deux heures avant que le corps n'ait ete
retrouve par l'equipe du Koss-Chef Bartholdy.
- La mort a ete cause quasi-instantament par la peforation d'un poumon
et la dechirure de plusieurs arteres, occasiones par trois balles tirees
quasiment a bout portant.
- Les empreintes du sujet sont identiques a celles retrouvees chez
Niemand.
Les indices :
- Les balles indiquent que le revolver utilise est un Guelter Caesar,
une vielle arme qui n'est plus fabrique depuis les annees 50. Il y en a
encore quelques exemplaires en circulation, en particulier chez les personnes
agees (elle etait consideree comme LA meilleur arme pour l'auto-defense
il y a trente ans). Son calibre trop important, son poid et sa gachette
trop sensible comptent parmis les defauts ayant occasione son retrait des
presses. L'arme (comme 90% des Caesar) n'est pas repertoriee, car ayant
ete mise en vente avant l'avenement de Velda.
- Le tueur devait etre a moins de 2 metre de la victime. Selon la
position du corps, il etait probablement quelque part entre deux voitures.
- Les cheveux, les chaussures et les liasses de billets correspondent
aux indices trouves chez Niemand.
- Chose curieuse : le bandeau de la liasse 223, qui n'a pas ete decele,
porte sur sa face interne (donc invisible au premier abord) un petit dessin
fait hativement au stylo a bille, celui d'un carre noir. Il semble que
celui qui l'ait dessine ait soigneusement prit soin de recoler la bande
de papier pour que la modification passe innapercue. Si les falks demandent
une analyse de l'encre utilise, ils apprendront (ca va prendre encore 24
heures) que le dessin date de plus de trois mois.
L'enquete continue
- Le carre dessine sur le bandeau de la liasse : interroger Velda
sur d'eventuels criminels utilisant le symbole du carre pour signer leurs
forfaits permettra d'obtenir trois noms. Un gang banger danish, decede
depuis 15 ans; un tueur/violeur en serie, toujours interne dans une clinique
privee; et un mysterieux cambrioleur, responsable de 5 braquage non elucide
dans les annees 60. Il s'agit de trois fausses pistes. Si vous vous sentez
d'humeur, vous pouvez rajouter une secte sataniste venerant le carre, folklorique
a souhait et qui pourra animer un peu le scenario.
- Chez Weber : le quartier ou la Wagner Strasse s'etire sans fin est terriblement
glauque. Ravage par les hooligans en furie toute les deux semaines (a chaque
grand match de Ball Morder), il presente des kilometres carres de carcasses
de voitures incendies, de facades noircies et de maison aux fenetres et
aux portes condamnes. Le numero 612 est un ancien immeuble de bureau dont
les etages au-dessus du 7e sont entrain de tomber en ruine. La porte recouverte
de grafitis orduriers pend sur ses gonds. L'immeuble est squatte par trois
familles de Britaniens, debarques dans le secteur il y a deux semaines
: ils ne parlent pas l'allemand (eh non, ils ne font pas semblant pour
une fois) et se montrent craintif, voire agressif. Leur situation est totalement
irreguliere et ils preferent etre obliges de maltraiter un peu les falkampft
plutot que de risquer d'etre renvoyes chez eux. Ce sont aussi les seuls
pouvoir indiquer ou Weber `habitait', et il le feront de bon gres si les
PJ leur montre une photo du mort et leur donne un petit quelque chose (a
moins qu'ils ne preferent utiliser leur Intimidation). `L'appartement'
du scientifique est en fait compose d'une grande piece contenant un lit
en fer forge recupere dans une decharge, un robinet dans un coin et d'innombrables
caisses contenant des milliers de livres scientifiques. Des centaines de
pages de notes incomprehensibles ont ete gribouillees a la hate et sont
disperses dans la piece, sur des feuilles de papier imprimante ainsi que
sur certains murs. Des habits en loques (dont un pantalon Jungberg brun),
des piles de boites de conserves vides, des cadavres de bouteilles d'alcool
de contrebande importe d'Amerique du Sud et une centaine d'EuroPfennig
ammases dans un pot de confiture vide completent le tableau. Il n'y a rien
d'important a trouver, a part la constatation que Weber vivait comme un
clochard et qu'il etait probablement sans emploi.
- Les notes de Weber : il s'agit de theorisation scientifique de haut vol,
rien de plus. Il faudra cependant que les falks s'adressent a un scientifique
de tres haut niveau pour pouvoir les decrypter. Les calculs sont originaux,
mais presente de grosses faiblesses de raisonnement.
- Les voisins : il faudra un peu de patience (et un uniforme civil) pour
pouvoir rencontrer des autochtones de la Wagner Strasse acceptant de renseigner
les PJ. Les bruits sont contradictoires, mais toutes les personnes interrogees
admettent que Weber etait un looser. Il faisait la manche, et, occasionellement
trafiquait des ordonnances (il avait garde son carnet de souches et son
tampon officiel). Presque personne ne s'adressait a lui depuis des mois
et tout le monde le croyait mort dans sa bouteille, ou partit. "De toute
facon c'est pas les clochards qui manquent dans le coin."
Un gardien de parking a la retraite n'ayant pas eu le courage de
quitter le lieu du travail de toute une vie (de l'herbe pousse desormais
entre le beton et plus aucune voiture n'est venu s'y garer depuis quinze
ans) l'avait pourtant prit en affection et lui donnait parfois a manger.
Interroger le petit vieux est particulierement penible, son elocution etant
a la fois lente et decousue, mais il semblerait que depuis quelques semaines
Weber allait trainer du cote de la petite Amsterdam... D'apres le vieux
il avait trouve du travail.
- Le site de la pharmacie : a la limite de l'actuel secteur Zehlendorf.
BauHaus Industries est entrain d'y travailler a un projet tenu secret.
Circulez, il n'y a rien a voir.
- Les chercheurs de l'ancienne equipe de Werber : a vous de voir, mais
il est plus que probable qu'ils aient disparus de la circulation (changement
d'identite) ou qu'ils sont mort en captivite. Si les joueurs persistent
dans cette voie, vous pouvez les recompenser en leur faisant rencontrer
un des membre, qui leur racontera les horreurs des prisons fascistes et
sa liberation quelques semaines apres la mort de Quantz. Tout ca n'a rien
a voir avec l'assassinat du scientifique.
- Les lieux du crime : le Bangalore est ferme de 7 heure du matin a 10
heure du soir, et est frequente par la riche jeunesse berlinoise voulant
jouer les rebels undergrounds. Son proprietaire, Max Raibeau, est noitoirement
connu pour se trouver dans les petits papiers de Holovitch, pour trafiquer
de la coke et du PCP et pour etre absolument intouchable (libere a chaque
fois sur intervention speciale du SAD... oups). Qui plus est il deteste
les falkampft et refusera de repondre a quelque question que ce soit sans
un mandat rogatoire... impossible a obtenir. Par contre il est possible
d'interroger le responsable du night club (present tous les soirs) ainsi
que les barmans, le DJ et le videur present le soir du meurtre. Seul ce
dernier a des choses interessante a raconter, mais les autres sont d'excellentes
sources de fausses pistes. Quelques minutes avant que Weber ne soit tue
il a jete dehors trois clients emeches tentant de semer la pagaille en
braillant l'Internationale en russe. Il se souvient d'avoir appercu quelqu'un
dissimule derriere une BMW noire a l'endroit ou le tueur devait se tenir...
Il ne peut pas preciser plus que ca, mais il est probable que les trois
zigs en ait vu un peu plus long. Il ne connait pas leurs noms, mais est
capable d'en fournir une description tres precise (il est tres physionomiste,
qualite requise pour son travail).
- Trois jeunes communistes habilles comme des pingouins : un tour des campus
universitaire ou l'usage d'un indic place dans le milieu politique permettra
de localiser les trois fauteurs de troubles assez rapidements. Julien Guillaume,
Uther Kriz et Fred Delan, etudiants en sociologie, sont les trois `leaders'
d'un mouvement d'extreme gauche `secret' ayant pour but d'organiser une
revolution proletaire mondiale et non-violente (rien que ca). Il est de
notoriete publique qu'ils se reunissent tous les mercredis soirs dans une
salle mise a disposition par les parents de Kriz, et c'est le meilleur
endroit pour les falks ou les rencontrer. Dans une atmosphre enfumee, ils
decouvriront une quinzaine de jeunes entrain de faire tourner des joints
et des bouteilles de vodka tout en discutant un melange de philo et de
politique pour le moins tordu. Les trois `leaders' sont vraiment des petits
rigolos et sont pret a tout pour que les PJ ne parlent pas de l'incident
a leurs parents... Oui, ils se sont fait jetes ("par ce sale fasciste de
videur") du Bangalore le soir meurtre. L'un d'entre eux (Delan) a effectivement
repere quelqu'un agenouille derriere une voiture. "Il devait etre fin saoul
et entrain de vomir parce qu'il etait accroupi". Il etait de taille plutot
moyenne et portait un habit noir informe avec ce col bizarre "vous savez,
comme y zont les cures... Ah, tiens, c'est bizarre ca, un cure tout bourre..."
Un interrogatoire un peu plus pousse permettra meme d'eclaircir encore
un peu la memoire du jeune militant, qui pourra donner quelques details
sur le visage de la personne, permettant ainsi de fixer les bases d'un
portrait robot.
- Le portrait robot : si les falks se contentent d'entrer le portrait dans
Velda sans autre specification, ils se retrouveront avec une liste de 230
personnes possibles. Le fait de preciser qu'il s'agit d'un cure (supposition
un peu hasardeuse, puisqu'il peut tres bien s'agir d'un costume de location
ou d'une erreur de Delan) permet de reduire le nombre a 12, dont 3 d'entres
eux etaient absent du secteur le soir du meurtre. Sur les 9 restant, Delan
en eliminera 5 si on lui presente les photos. Reste donc 4, dont un seul
se trouvait sur le parking du Bangalore le soir du meurtre.
- Quatre cures et un temoin : un des cure est rapidement eliminable (il
suffit de le contacter par telephone). Vater Hans est victime de sclerose
multiple et n'a plus l'usage de ses jambes depuis trois ans, se deplacant
exclusivement en fauteuil roulant. Vater Helmut et Vater Kristian sont
aussi innocents, mais leurs alibis sont plus difficilement verifiable.
L'un etait au chevet d'une paroissienne malade, mais celle-ci etant sous
l'emprise de medicaments tres puissants elle ne peut pas vraiment servir
de temoin fiable. L'autre a passe la soiree du meurtre a lire et a prier
dans son petit appartement de fonction, ce qui est absolument impossible
a verifier (mais parfaitement veridique). Quand au dernier de ces messieurs,
Vater Georg Blumenthal, il pretend s'etre trouve a une conference sur la
famine dans les Marches, donnee au Werther Center le soir du meurtre. C'est
diffcile a contredire (la conference a bien eu lieu), mais en fouillant
un peu il est possible de decouvrir qu'aucune invitation a son nom n'a
ete imprimee. Si on le confronte a son mensonge, il avouera avoir des choses
a dire aux falkampft a propos du meurtre, "mais pas au telephone". Il est
vain d'essayer de le faire venir a la falkhouse (il faudrait un mandat
d'interpellation pour le forcer a venir, et les superieurs de PJ sont plutot
frileux quand il s'agit de religieux, surtout sans une raison solide) mais
les falks sont invites chez lui pour prendre le the et en discuter `entre
gens civilises'.
Religion
Chez Blumenthal
Le pretre habite un petit appartement de fonction a quelques metre
de la petite eglise ou il preche, non loin des Hauts d'Europa. Il recevra
les falkampft bien chaleureusement dans un cadre austere (murs nus, peu
de meubles, etc...) et les invitera a s'assoir et a prendre le the avec
lui. Il essayera de mener la conversation de maniere naturelle le plus
longtemps possible, s'enquerant de la sante de ses visiteurs et dissertant
sur le temps qu'il fait, de maniere a retarder le moment de l'interrogatoire.
Georg Blumenthal est un homme d'une quarantaine d'annee, au nez aquilin
et etant victime d'un leger strabisme divergent (comme Sartre) donnant
l'impression qu'il ne regarde jamais ses interlocuteurs de face. Il parait
de plus extremement nerveux, et se sert en medicament a deux reprises dans
un flacon de gellule pose sur la table. Une fois interroge directement,
ilcommencera a raconter son histoire.
Il passait du cote du Bangalore ("Je suis victime d'insomnie, et
j'aime passer quelques heures la nuit au milieu de mes semblables endormis")
ce soir la lorsqu'il appercoit, mal dissimule dans l'ombre, un geant de
type oslave arme d'un revolver de gros calibre. Effraye, mais esperant
ne pas s'etre fait repere, le pretre s'agenouille derriere une voiture
pour voir ce qui va se passer. Il voit alors arriver un homme (description
de Weber), et l'oslave lui tire dessus a bout portant. Craignant pour sa
vie, le pretre n'a prefere ne rien dire a la police.
Bien sur c'est un tissus de mensonge, et quelques questions precises
suffiront a le mettre a jour. Le pretre begaye, hesite, puis dans un mouvement
brusque plonge la main sous une pile de magazines a cote de lui et braque
les PJ de son gros Guelter Caesar. Une fois sa premiere victime aligne,
il presse la detente froidement et vise le falk suivant...
Cette scene d'action est le moment demandant le plus de subtilite
de votre part de tout le scenario. La bonne reussite de celui-ci au point
de vue dramatique, necessite que les PJ abattent le pretre. A vous de voir
comment vous voulez vous y prendre, mais essayez de jouer avec la sensibilite
de vos joueurs. L'un d'eu a tendance a s'enrever facilement, a tirer dans
le tas ? Parfait, faites en la premiere victime de Blumenthal. La subtilite
du passage consiste a amener les falks a le buter sans qu'ils realisent
vraiment que vous leur avez force la main.
Si vous sentez que vos joueurs risquent de se rendre compte de la manipulation,
et si leur personnages prennent toutes les precautions possibles pour ne
pas le tuer, laissez les le prendre vivant mais fou. Il se suicidera dans
sa cellule le lendemain. Ce n'est pas tres heureux, mais ca permetra de
poursuivre le scenario.
Si les falkampft se pointent chez Blumenthal en le suspectant du
meurtre, et qu'ils prennent toutes leurs precautions (entree dans l'appartement
a la Starsky et Hutch par exemple), sautez le passage de la conversation
affable : le pretre les charge directement.
Enfin, bien que surpris, les falkampft risquent de ne pas avoir trop
de mal a mettre le tueur fou hors d'etat de nuire (voire les caracteristiques).
Les voila avec le troisieme cadavre de "L'affaire Niemand" sur les bras.
Consequences tragiques
Une fois le corps emporte par les falkdoktors, les PJ vont devoir
affronter les foudres dechainees de l'administration judiciaire. Ca commence
par un sermon de leur Inspecteur attitre, suivit d'une gueulante d'Upshaw
et (point d'orgue) d'une convocation officielle chez Kriegel... Ils vont
devoir remplir des foules de rapports detailles, subir le temps d'une semaine
la surveillance du SAD (esperons pour eux qu'ils n'ont rien d `autre a
se reprocher), et si ils appartiennent au genre de falkampft a faire des
bavures regulierement, recevoir un joli blame officiel. Sans compter les
lettre eplorees et accusatrices des paroissiens, le coup de telephone de
l'Eveque du coin et surtout, surtout, la horde de journaliste charognards
venant traquer les moindres images disponibles des "falks tueurs de pretre".
Les PJ ont eu droit a la une de l'edition de 6 heure de "Die Berliner".
Il y a manifestement eu des fuites.
C'est dans cette ambiance pesante que les falkampft vont devoir,
envers et contre tout, resoudre cette affaire fort complexe de meurtres
inexpliques. Car si ils classent le dossier a ce stade la, ils risquent
fort de se faire muter dans les Marches tres prochainement.
A la recherche d'une solution
- L'appartement du pretre : une petite fouille de l'appartement de
Blumenthal (soit avant que son deces n'ait ete declare, soit illegalement
par la suite) permettra de trouver plusieurs indices interessant. D'abord,
dans le petit bureau, se trouve un gros fax et des piles de confessions
envoyees par ce biais (foi et nouvelle technologie). Les lire toutes est
a la fois fastidieux et tres long, mais permet d'en retrouver deux signes
Ziegfried Weber. Voir plus loin.
Ensuite les medicaments qu'il a absorbe durant leur entrevue sont fabriques
`sur mesure' par les laborantins de la pharamcie du quartier. Si les falkampfts
baratinent un peu ces derniers, ils peuvent en apprendre la composition
: un cocktail d'anti depresseurs standards et une assez forte de dose de
PCP. Ils peuvent aussi retrouver qui a emis l'ordonnance : le Doktor Zerm.
Voir plus loin.
Il existe aussi une copie de l'ordonnance, quelque part dans les
classeurs du pretre. Celle-ci est un faux correct, et porte le tampon du
pharamacien Ziegrfied Weber. Son coin superieur droit est marque d'un petit
carre, soigneusement dessine au stylo noir.
- Les confessions-faxs signees Weber : elles sont assez courtes et tournent
autours du theme "je suis possede par le demon, exorcisez moi mon pere,
exorcisez moi". L'en tete des documents portent mention de l'endroit d'ou
ont ete emis les fax, une boutique d'un des grand centre commercial du
secteur specialise dans les telecoms, qui met - entre autres - des faxs
a disposition de ses clients. Meme si les PJ s'y rendent ca ne les avancera
pas beaucoup, la boutique emetant un petit millier de fax par jour et voyant
defiler des centaines de clients. Par contre il est peu probable que quelqu'un
avec le look clochard de Weber n'aitt jamais pu etre autorise a entrer...
- Le Doktor Zerm : il a disparu de la circulation depuis trois mois, date
a laquelle l'ordonnance falsifiee a ete emise. Selon son ancienne secretaire
(assez difficile a retrouver, mais Velda fait parfois des miracle), le
Doktor a touche un heritage et a decide de prendre des conges pour un temps
idetermine. Evidemment, pas de trace de gros heritage dans la memoire du
fidele ordinateur de la falkhouse. A l'heure qu'il est, Zern est dans un
centre de thallasso en medi-orientale, savourant la douce quietude de la
retraite...
- Les proches de Blumenthal : ils risquent d'etre dur a approcher directement,
attendu qu'ils connaissent la tete des PJ pour les avoir vu a la une des
journaux et qu'ils ne souhaitent pas vraiment parler aux assassins du malheureux
pretre. Il est cependant possible d'apprendre que ce dernier etait sous
mediacement depuis des annees, car legerement depressif. C'etait un bon
pretre, proche de ses paroissiens et solidement attache aux valeurs ancestrales
(meme un peu vieux parfois). Certaines personnes plus clairvoyantes se
sont quand meme appercu de la degradation de son caractere durant les 2-3
derniers mois (crise de colere inexpliquable, fou rire incohercible, tendance
a parler tout seul, etc...), mais attribuent ca a des problemes de sante.
- Meme si les falkampft perseverent a chercher de ce cote la, il est impossible
d'etablir aucun lien entre Niemand, Weber et Blumenthal. Il semble tres
peu probable qu'ils se soient frequentes avant leur mort (Niemand n'ayant
jamais mis les pieds dans aucune eglise du secteur et n'ayant jamais montre
de curiosite sceintifique, Weber etant un anticlercical convaincu peu porte
sur les arts, et Blumenthal un pretre desinteresse des domaines scientifiques
et artistiques - autres que bomdieuseries et imagerie pieuse s'entend -).
Les explications
Au bout du troisieme cadavre lie a "L'affaire Niemand", les falkampft
devraient commencer a sentir quelque chose de louche. Qui manipule tout
ce beau monde, s'amusant a semer les corps et les fausses pistes ? La reponse
est simple, mais loin d'etre evidente : Art Niemand lui-meme.
Art Niemand n'etait pas ce que l'on pourrait appeler un aliene, au
sens clinque du terme, mais avait developpe dans sa solitude d'artiste
incompris un systeme de valeur etrange et pour le moins decale. L'une des
idees les plus fortes qui le guidait etait que le monde etait fondamentalement
mauvais et que chacun au quotidien faisait semblant de l'ignorer. Etant
persuade que la vocation de l'artiste est de reveler ses maux a l'humanite,
il mit sur pied l'oeuvre de sa vie. Le shema etait simple et le nombre
4 ainsi que la figure symbolique du carre devait y jouer un role important
: quatre meurtres, chacun des assassin etant la victime du meurtre suivant.
Quatre victimes-assassins de quatres vocations differentes pour representer
les quatres pilliers de l'humanite (l'Art, la Science, la Religion et la
Justice). Quatres meurtres demontrant la corruption du genre humain et
la facilite avec laquelle l'animal de le plus evolue de la creation pouvait
se decider a eliminer son prochain.
Malheureusement, pour mettre sur pied se projet, Niemand realisa
rapidement qu'il allait se rendre coupable de meurtres, au moins indirectement.
Cela le decida a s'inclure lui-meme dans sa propre oeuvre d'art, dans le
role decisif de la premiere victime. Une fois ce point decide, il lui fallut
plus de quatre (!) ans pour mettre au point tous les details de son plan.
Les premieres annees furent misent a profit pour realiser un quadriptique
d'oeuvres carres (voir plus loin) dans le but de guider les enqueteurs
vers la solution du probleme. Il se mit aussi en quete des futures victimes
de son oeuvre. Ziegfried Weber fut choisit tres rapidement pour l'important
qu'il a joue dans le monde scientifique et pour sa situation actuelle de
clochard. Weber avait besoin d'argent pour faire publier ses travaux et
Niemand s'en appercu rapidement (bien qu'il ne se montra jamais directement
au scientifique). En se faisant passer, par coup de telephone interpose,
pour un gang banger Oslave, il lui proposa un travail tres bien paye. Weber
devait commencer par rediger une fausse ordonnance, sous la dictee de Niemand,
puis se procurer de fortes doses de serum de verite, et enfin aller assassiner
un certain Art Niemand en lu injectant le produit mortel. L'artiste choisit
ce produit de maniere a attirer l'attention sur ce qui aurait pu sembler
une banale overdose et stimuler la curiosite des enqueteurs. Il etait convenu
que le tueur devait etre paye en deux fois : la premiere partie du pactole
dans la boite au lettre de l'immeuble (l'un des bandeau ayant ete au prealable
marque d'un carre), l'autre devant lui etre remis par un emissaire deux
jours apres, sur le parking du Bangalore.
La troisieme victime du plan machiavelique fut plus difficile a trouver.
Niemand voulait un pretre a la fois integriste et depressif. Blumenthal
fut choisit. L'artiste se contenta d'abord de payer grassement le medecin
suivant le pretre pour permettre la substitution de l'ordonnance habituelle
a la fausse redigee par Weber. Celle ci, marquee elle aussi du mysterieux
carre, ajoutait aux antis depresseurs usuels une quantite de PCP en des
proportions relativement importante. Le pretre ni vit que du feu, aborba
la drogue aussi regulierement qu'aparavant, et sans qu'il le realise lui-meme
son temperamment alla en se degradant. Profitant du filon, l'artiste lui
envoya plusieurs confessions par fax signees du nom de Weber, annoncant
qu'il se sentait possede par le demon et priant le pretre de venir le purifier.
Bien sur, Blumenthal etait hesitant... tuer une brebis du Seigneur, meme
galeuse, ne faisait pas partie de ses prerogatives. Ce qui le decida a
agir c'est le fax post-mortem de Niemand (toujours signe Weber), annoncant
avoir tue l'artiste et apportant des preuves tres claires a ses dires (le
pretre a brule le document par apres). Ronge par le PCP, Blumenthal accepte
le rendez-vous que celui lui fixe : "Par pitie, venez mettre fin a ma vie.
Je vous retrouverais vers 3 heures du matin sur le parking du Bangalore".
Le rendez-vous organise par l'artiste se deroule comme prevu, le pretre
elimine le medecin et rentre chez lui tranquillement.
Le meurtre suivant, celui du pretre, etait la grande inconnue du
plan de Niemand, car il ne connaissait pas l'identite exacte du quatrieme
meurtrier/assassin. Il savait que, grace a tout les indices semes, une
equipe d'enqueteurs allait remonter la filiere jusqu'au pretre. Ces enqueteurs,
des falkampfts, les PJ en l'occurence, allaient logiquement representer
la Justice. Ils sont donc designes pour etre les assassins de Blumenthal,
et les victimes de l'artiste, bouclant ainsi la boucle. Niemand ignorait
si les falks allaient effectivement tuer le pretre, mais les doses croissantes
de drogue absorbees par celui-ci l'amenait a croire que oui... et il est
probable que les falks preferent l'eliminer en self-defense que de se faire
tous tuer.
Pour finir le dernier meurtre, celui des falkampft, doit logiquement etre
commis par la seule victime du cercle a ne jamais avoir joue le role de
l'assassin : Niemand lui-meme. Bien sur celui-ci est desormais dans la
tombe, mais il a planifie soignesuement ce dernier detail, comme il avait
soigneusement planifie tout le reste...
Shema pour ceux qui n'ont rien compris :
1. Weber (La Science) tue Niemand (L'Art)
2. Blumenthal (La Religion) tue Weber (La Science)
3. Les falkampft (La Justice) tuent Blumenthal (La Religion)
4. Niemand (L'Art) tue les falkampft (La Justice)
Justice
Les indices
Une foule de petits details devraient finalement conduire les falkampft
a la scene finale du scenario. La encore, essayez de doser les informations
fournies en fonction de l'avancement des joueurs et du rythme de la partie.
- Karin Hessen, terroriste : cet evenement est a placer quans vous le voulez
vers la fin du scenario. Il devrait sembler assez anodin pour les falks
(noyez le dans une foule de petits incidents divers), mais leur permettra
probablement de survivre a la derniere scene.
Alors qu'ils sont dans leur box (entrain de taper un rapport, d'interroger
Velda, etc...), un groupe de Koss passent devant eux, racompagnant une
prisonniere a sa cellule apres interrogatoire. En longeant le bureau, le
regard de la femme menottee s'attarde sur les photos etalees sur se bureau.
Elle s'arrete de marcher, et, pointant un doigt vers un des portrait de
Niemand s'ecrie : "je le connais ce gars la, je lui ai vendu une bombe".
Aux PJ de voir si ils relevent l'incident (selon les Koss tout ce que la
terroriste pourra dire est suspect. En effet elle est capable d'inventer
n'importe quel mensonge pour retarder son proces et son sejour a Das Rad,
ou elle sait avoir de toute facon une esperance de vie tres courte... Hauven
n'etant pas repute pour oublier facilement les vieilles dettes).
Si ils prennent le temps de l'interroger en privee, ce qui leur reclamera
quelques tracasseries administratives mineures - et risque d'attirer l'attention
du SAD qui les surveille - ils pourront apprendre ce qu'elle a a dire.
Hessen est une femme de quarante ans, chimiste de formation et extremiste
ecologiste de vocation. Elle a fabrique des bombes pour son mouvement jusqu'a
l'arrestation des principaux membres en 2060. Depuis elle survivait en
vendant des bombes artisanales en `free-lance'. Elle affirme avoir rencontre
Niemand en personne, qui lui a commande une mecanique explosive suffisament
puissante pour tuer a coup sur toute personne presente dans un rayon de
25 metres, et la plus petite possible. Il a bien paye, en cash. Les liasses
portaient le logo EBB.
Hessen demandera, en echange des infos, l'aide des falks pour la
sortir du mauvais pas dans lequel elle est. A eux de voir si ils souhaitent
jouer les samaritains (peu recommande vu la merde ou eux-meme se trouvent)
ou les salauds (mais ca laisse un sale arriere gout dans la bouche)...
Elle precisera finalement que le dispositif qu'elle a fabrique a un leger
defaut : l'explosion peut prendre de 5 a 10 secondes de plus que prevue
avant de se declencher, compte tenu de la quantite d'explosif utilise.
- La locations des trois meurtres : si les falkampft y pensent, le fait
de reporter les lieux des trois crimes sur la pluspart des cartes du secteur
est le moyen le plus sur d'approcher de la solution. En effet, le 11 Dresdner
Strasse, le parking du Bangalore et l'appartement de fonction du pretre
son situes aux trois coins d'un carre virtuel. Un peu de calcul et une
bonne regle permet de retrouver le quatrieme point, qui se trouve sur la
carte a l'emplacement exact de la galerie d'art l'Hypercube. Si les falks
n'y pensent pas d'eux-meme, essayez de les orienter sur la voie ou encore,
si ils pataugent trop, Velda pourrait en avoir l'idee lumineuse (a utiliser
en dernier recours).
- Le quadriptique : la aussi, sa decourvert va dependre de l'avance des
PJ. Si ils ont comprit le shema des meurtres formant un carre, il est plus
que probable qu'ils se pointent a l'Hypercube ou Marz leur parlera de sa
decouverte. Sinon il ira jusqu'a leur telephoner a la falkhouse pour leur
en parler.
En effet, en inventoriant les nouvelles oeuvres trouvees chez Niemand,
il est tombe sur une gravure (imitation de style moyen-ageux) intitulee
"La Mort du Pretre" et representant un chef de culte chretien martyrise
par des legionnaires romains sur fond de Rome incendiee. Ce qui a frappe
Marz c'est l'etrange ressemblance entre le martyr chretien et la photo
de Blumenthal qu'il a vu dans les journaux : meme nez aquilin, meme oeil
divergent. Il s'agit peut-etre d'une coincidence, mais il acru bon de prevenir
les PJ quand meme. En cherchant parmis des centaines d'oeuvres inacheves
(le galieriste se montrera fort cooperatif, et les autorisera a rester
dans la `reserve' meme apres l'heure de ferneture de la boutique), les
falkampft pourront denicher trois autres pieces semblant etangement lie
a l'affaire :
- "La mort de l'artiste" est une peinture pop-art trash representant
une personne assise dans une chaise electrique. Les tons sont agressifs
(vert fluos, jaune citron), la realisation particulierement soignee. La
tete du condamne est une photocopie repeinte de la gravure habituelle de
la tete de Victor Hugo. En etudiant celle-ci plus attentivement, on peut
de rendre compte en transparence qu'elle a ete colle par dessus une photo
d'identite d'Art Niemand. (Format 72 x 72 cm)
- "La mort du scientifique" est une peinture d'inspiration Renaissance
(a la David), representant de maniere allegorique la condamnation des travaux
de Gallile par Ballarmine. Agenouille devant le religieux, Gallile a les
traits emacies et les fins cheveux de Weber. Il s'agit de l'oeuvre ou la
ressemblance est le moins frappante. (Format 120 x 120 cm)
- "La mort du pretre", deja decrite par Marz. (Format : 7 x 7 cm).
- "La mort du juste" est l'oeuvre la plus imposant et la plus etrange.
Il s'agit d'une sculpture parrallelepipedique, dont 5 des 6 faces sont
en metal parfaitement poli. La derniere face est carree et est constellee
de milliers de petites pieces metalliques soudees les unes aux autres de
maniere parfaitement chaotique. Du cote droit et du cote, deux creatures
ayant un peu le profil filiforme des oeuvres de Giacommeti (constituees
du meme congolmerat de metal) sont penchees vers une troisieme personne.
Cette derniere semble etre alongee, enveloppe dans une large cape, le visage
tourne vers le sol. (Format : 52 x 52 x 31 cm)
Les oeuvres constituant ce quadriptiques sont dates de dates diverses
de ces trois dernieres annees. Il s'agit des quatres seules oeuvres carrees
connues que l'artiste n'ait jamais cree.
Final
Art Niemand avait prevu que les enqueteurs finiraient par decouvrir
le quadriptique et en a fait l'arme du dernier crime. La statue "La mort
du juste" est en fait un joli emballage pour la bombe qu'il a achete a
Hessen. Il a imagine que les falkampft finiraient par decouvrir l'etrange
similitude des personnages de ses oeuvres avec les vraies victimes de l'affaire.
Pousse par la curiosite, il fait peu de doute qu'ils cherchent a decouvrir
le visage dissimule par le capuchon du mort represente par sa derniere
creation.
En fait de figure, la cape ne dissimule qu'une cellule photo-electrique,
relie au detonateur du dispositif explosif. Comme celle ci est ordinairement
tournee vers le sol, le signal lumineux est trop faible pour declencehr
l'explosion, mais les PJ vont etre oblige de braquer une lampe de poche
dessus pour tenter d'appercevoir les traits du personnage...
Une fois cette betise faites, ils ont cinq secondes pour se mettre
a l'abris... c'est a dire courir le plus vite possible tandis qu'un vombrissement
mecanique de plus en plus aigui emane de la structure. Puis la statue bourree
de C4 explose, projetant de minusules fragments metalliques chauffes a
blanc dans toute la piece. Oups.
Pour cette scene finale oubliez les regles. C'est encore une fois
a vous de voir si vous voulez blesser les falkampft ou les laisser s'en
tirer indemne en fonction de leur performances. Bien sur si ils ne bougent
pas, ce sera un peu difficile de leur sauver la mise...
Et apres ?...
De deux choses l'une.
Soit les joueurs ont a peu pres comprit ce qui leur arrivait, et
dans ce cas l'affaire ce conclu comme ca.. A eux ensuite d'essayer de recoller
les morceaux et de donner des explications coherente dans leur rapport,
pour clore l'affaire Niemand et regagner un peu de credibilite envers leur
superieurs. Vous pouvez aussi decider de laisser volontairement planer
le mystere sur qui tirait les ficelles tout du long, si vous pensez que
ca ne risque pas trop de frustrer les joueurs
Soit Art Niemand, en bon megalomane, avait prevu que son plan reussisse
de toute maniere et ne se soit arrange pour faire parvenir une lettre a
tous les grands quotidiens d'Europa deux semaines apres sa mort (par porteur
interpose). Celle-ci comprend une explication detaille de toute l'affaire
emballee dans un jolie jargon philosophico-ethique, document qui suffira
aux falkampft pour refermer le dossier et revenir dans les bonnes graces
- temporaires - du capitaine.
Caracteristiques diverses
Je ne suis pas un maniaque des "caracteristiques a tout prix", mais
il se peut que certains d'entre vous soient interessees par celles du pretre
et de son arme. Pour les autres protagonistes (les squatteurs britaniens
de chez Weber par exemple) improvisez ou repompez des caracs dans Berliner
Nacht.
Georg Blumenthal, pretre sous PCP
Agilite
|
Charisme
|
Constitution
|
Dexterite
|
Force
|
Perception
|
8
|
14
|
6
|
8
|
6
|
12
|
Competences : Arme de poing 25% (n'oubliez pas le +50% du bout portant),
Discretion 20%, Discussion 60%
Guelter Caesar
Penet.
|
Puissance
|
Courte
|
Moyenne
|
Longue
|
T. Longue
|
Chargeur
|
T. / phase
|
Prix
|
3
|
2D10+2
|
2
|
12
|
25
|
150
|
8
|
1
|
6500 Em
|
Nota : c'est une arme rare, peu precise et tres encombrante. On ne peut
l'acheter que chez des collectioneurs ou au marche noir.
Leo Henry
New York, 20 mars 97